20 ans après Courtaulds, 10 ans après Lu, Calais vient encore de perdre l’un de ses fleuron économique avec la liquidation de SeaFrance. La malédiction semble ainsi frapper notre territoire, qui à chaque début de décennie subit la disparition d’un important employeur.

 Notre ville détient désormais le record du taux de chômage d’une région pourtant loin d’être la plus prospère de France. Tout semble échapper à Calais, même la dentelle qui fit longtemps la fierté de notre citée est désormais fabriquée à Caudry sous le nom « Dentelle de Calais »…

Triste constat, mais à qui la faute ? Peut être à un monde industriel qui n’a pas su s’adapter aux mutations économiques, mais surtout à des politiques qui se montrent incapables de tracer une voie claire.

 Le constat de Yann Capet, malgré sa « jeunesse » que certain osent lui reprocher, est parfaitement lucide. L’élu régional a ainsi regretté que « force est de constater aujourd’hui qu’on n’a pas sur faire fructifier ces investissements (port, autoroute, tunnel et TGV) » ajoutant « il est plus que temps que ce territoire se dote enfin d’une véritable stratégie économique ».

 Du coté de Cap Calaisis le Président Blet était attelé à faire « le ménage » de façon brutale dans son propre camp depuis bientôt six mois. A la Mairie, le plan de carrière dressé par  l’UMP au profit de Natacha Bouchart suivait son cours, les yeux de Madame Le Maire se tournant d’avantage vers le Palais Bourbon que vers le Port de Calais.

 Grisée peut être par les conséquences fabuleuses pour l’emploi que ne manquera pas d’engendrer les ouvertures de quelques franchises dans la zone des cailloux, nos deux têtes d’exécutifs semblent assez peu concernées par la disparition du pavillon français. Pire encore Madame le maire préféra polémiquer dans les médias au sujet des représentants syndicaux de SeaFrance plutôt que de prôner une union de circonstance qui aurait put être salvatrice.

Pour alourdir ce tableau, les choix opérés par nos élus ne semblent pas à la hauteur de la situation. D’un côté on mise énormément sur des JO qui ne dureront jamais que deux semaines, de l’autre on engage les deniers publics dans la construction d’un parking souterrain au milieu d’un quartier où il n’est pas difficile de se garer…     

Pourtant des solutions existent, le marasme économique n’est pas une fatalité. Des villes qui ont su remonter la pente, comme Lille ou Valenciennes, après la disparition de leurs industries traditionnelles, devraient nous servir d’exemples. Malheureusement la clairvoyance d’un Pierre Mauroy ou d’un Jean Louis Borloo semble faire défaut dans l’actuelle majorité municipale.

L’horizon paraît sombre j’espère qu’il s’éclaircira en 2014.